Insécurité alimentaire : la RDC compte 27 millions d’affamés et la situation risque de s’aggraver d’ici peu

La RDC compte au moins 27 millions d’affamés, selon les Nations unies. Dans un rapport annuel publié le week-end dernier sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, l’ONU indique que cette situation s’est empirée à la suite des récents affrontements entre les FARDC et le M23 ainsi que le conflit russo-ukrainien.

D’après les prédictions de l’ONU, la situation risque de s’aggraver, en raison des poursuites des combats dans l’est du pays, qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes.

La crise en RDC est considérée comme la situation de déplacement la plus négligée au monde, selon un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Le pays connaît également des taux élevés d’insécurité alimentaire, selon la FAO.

Environ 500 000 personnes pourraient être considérées comme se trouvant dans une situation vulnérable dans cette partie du pays. La plupart de ceux qui ont fui leurs villages, vivent désormais dans des conditions précaires dans des églises ou des écoles transformées en abris. Leur approvisionnement en eau et en nourriture se limite aux dons des habitants et des organisations humanitaires.

La situation dans le pays est complexe et dure depuis plus de 20 ans, explique Abdoulaye Sawadogo, chef adjoint du bureau de l’ Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC.

« La situation humanitaire en RDC existe depuis plus de 25 ans et elle est effectivement liée à toute l’insécurité, liée aux conflits, et aussi aux violences, à l’insécurité alimentaire qui touche aujourd’hui près de 27 millions de personnes (dans le pays), à la situation de malnutrition et aussi à toutes les violences « , dit-il.

Après avoir augmenté de 2019 à 2020 dans la plupart des régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et des Caraïbes, la faim a continué de progresser dans la plupart des sous-régions en 2021, mais à un rythme plus lent, indique le rapport de la FAO.

Environ 2,3 milliards de personnes dans le monde étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave en 2021, soit près de 30 pour cent de la population mondiale – plus de 350 millions de personnes de plus qu’en 2019, l’année précédant le déclenchement de la pandémie de COVID-19.

D’énormes défis restent à relever pour ceux qui continuent d’être les plus touchés : ceux qui ont moins de richesses, des revenus plus faibles et plus instables et un accès plus difficile aux services de base essentiels.

La pandémie de COVID-19 a creusé des inégalités entre les pays et à l’intérieur des pays que la reprise économique n’a pas encore pu inverser. Une autre crise se déroule au moment où le rapport est rédigé, indique la FAO, avec des implications qui pourraient donner à réfléchir sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde : la guerre en Ukraine.

« La crise ukrainienne, il est sûr qu’elle aura aussi un impact sur l’approvisionnement en nourriture. Vous avez vu que le prix des aliments a augmenté, ainsi que celui du carburant, ce qui rend l’intervention humanitaire beaucoup plus coûteuse« , ajoute M. Sawadogo.

Bien que les statistiques présentées dans ce rapport représentent l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition jusqu’en 2021, les effets directs et indirects du conflit ukrainien en 2022 auront de multiples implications sur les marchés agricoles mondiaux à travers les canaux du commerce, de la production et des prix.

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